commémoration du 14 février 1944

En images : commémoration du 14 février 1944

Retour en images sur la cérémonie de commémoration des événements du 14 février 1944 qui s’est tenue dimanche matin devant la stèle du pont de l’Étang.
Présents à la cérémonie, des conseillers municipaux jeunes, des élèves de CM2 de Marie Curie et des lycéens de La Prat’s ont lu des témoignages ou des lettres de déportés. Un devoir de mémoire collectif assuré symboliquement par les jeunes générations.

commémoration du 14 février 1944

commémoration du 14 février 1944

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commémoration du 14 février 1944

Lettre de Guy Belot dont le père a été déporté quelques jours avant sa naissance (lue par le lycéen Samuel Lazard).

« Bien au chaud dans le ventre de ma mère alors que, paraît-il, il faisait très froid en ce lundi 14 février 1944, j’ai attendu encore 43 jours pour ouvrir les yeux sur ce monde, dans le modeste appartement que nous occupions au n° 11 de la rue Prud’hon.
En effet, l’heureux événement était assombri par une angoissante absence, celle de mon père, arrêté sur son lieu de travail lors de la grande rafle du 14 février 1944. Celle-ci avait été organisée, à Cluny, par la Gestapo et l’armée allemande, sur dénonciations de certains Clunisois, tous dévoués au gouvernement de Vichy et au régime nazi. Pour lui, ainsi que pour les autres habitants arrêtés dans l’opération, ce furent tour à tour : les caves de l’Ecole de Santé Militaire de Lyon, les geôles du Fort de Montluc et le camp de Compiègne.
Dans ce centre de regroupement, il y eut encore des possibilités de correspondance avec les familles. C’est grâce à ce courrier que mon père aurait appris la naissance de son fils. On se représente le déchirement de cet homme séparé brutalement de son épouse et de ses cinq enfants. Probablement se voyait-il rapidement de retour à la maison, mais il ignorait, sans doute, que l’attendait l’enfer de Mauthausen où il allait mourrir le 25 aout 1944, dans d’atroces conditions.
C’est seulement au cours de mon adolescence que j’ai découvert, petit à petit, les raisons, l’ampleur et les horreurs des camps nazis: les chambres à gaz, les crématoires, les vêtements rayés, la déshumanisation de la personne, la souffrance, la mort programmée, le sacrifice de femmes et d’hommes martyrisés. C’est alors que le recueillement qui préside aux cérémonies a pris pour moi tout son sens. Je sais pourquoi je me trouve là, devant cette stèle où tant de noms ont été gravés dans la pierre: Benoît Alix, Gustave Arpin, François Baury, Jean-Baptiste Beaufort, André Belot et tant d’autres. Cette prise de conscience réveille en moi les souvenirs de la petite enfance. Je comprends alors les raisons pour lesquelles maman nous invitait fermement à ne pas saluer telle ou telle personne que nous rencontrions au hasard de nos promenades du dimanche après-midi: « Ils nous ont fait trop de mal » disait-elle. Elle parlait de collaborateurs notoires qui osaient se pavaner en toute impunité.
Je réalise aussi pourquoi j’étais présent, avec ma maman, à l’inauguration du monument 1939-1945, le 15 août 1948. Bien qu’âgé de quatre ans seulement, j’ai toujours gardé en mémoire la vision du devant l’édifice. Général de Lattre de Tassigny épinglant la Croix de Guerre sur la poitrine des veuves de guerre alignées devant l’édifice. Je saisis, après coup, la signification de la démarche d’une délégation de la Gendarmerie, comprenant au moins un gradé de Mâcon. Ils s’étaient présentés à notre domicile pour remettre à ma mère, la Légion d’Honneur et la médaille de la Résistance décernées à mon père, à titre posthume. »

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