Dix jours après le passage du violent épisode orageux, les dégâts sont encore bien visibles à Cluny. C’est le cas par exemple au parc abbatial où depuis plusieurs jours s’affairent les agents du Centre technique municipal et une entreprise spécialisée pour retirer les branches arrachées et abattre les arbres malheureusement trop fragilisés par la tempête. Une course contre la montre qui devrait permettre la tenue en toute sécurité du dernier marché nocturne d’été programmé demain.
Cet épisode climatique d’empleur survenu le dimanche 13 août en fin de journée (précipitations très brutales, chutes de grêle, bourrasques de vent) a provoqué de nombreux dégâts matériels. Cluny s’est trouvée au cœur de l’évènement et a particulièrement souffert : chutes d’arbres et de branches, dégâts des eaux, toitures endommagées, lignes téléphoniques ou électriques mises à terre, etc. Dans les villages du sud et de l’est du Clunisois, des récoltes ont été dévastées. Face à cette situation, un remarquable élan de solidarité s’est manifesté, que nous tenons à saluer. Nombreuses ont été les personnes et les services qui se sont mises au service de la collectivité pour contribuer à rétablir la situation. C’est notamment le cas du Centre technique municipal et de la Police municipale qui ont œuvré toute la soirée pour rétablir et sécuriser les voies de communication. Devant l’ampleur des dégâts, une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle a immédiatement été déposée en préfecture par nos services.
Avec le dérèglement climatique, la fréquence et l’intensité de ce type de tempête va croissant, en particulier sous nos latitudes, moins habituées que les climats méditerranéens ou tropicaux aux déchaînements des éléments naturels. Cela doit inciter à nous organiser en conséquences, tant en matière de prévention que de gestion de crise.
Dans une ville médiévale comme la nôtre, construite sur un réseau de cours d’eau souterrains, le travail sur la séparation des réseaux d’eau usée et d’eaux pluviales doit se poursuivre. Ce sont des investissements lourds, qui génèrent des travaux complexes, en particulier dans la rue principale. Mais la gêne qu’occasionnent ces travaux est largement compensée par une bonne maîtrise de l’évacuation des eaux, en particulier en cas de pluies intenses.
Nous devons aussi prendre conscience que la végétation est un élément essentiel de notre patrimoine, et que le choix des essences et les méthodes d’entretien doivent prendre en compte les évènements climatiques. Le parc abbatial, auquel les Clunisois sont si attachés (le succès des marchés d’été sous les ombrages du parc le démontre amplement) a payé un lourd tribut à la tempête. Plusieurs arbres vénérables ont été arrachés, étêtés ou abimés par les bourrasques. Les jardins privés et les forêts sont également victimes du dérèglement climatique, il est crucial de trouver les nouvelles méthodes de soin pour ces espaces vitaux.
Ce à quoi doit surtout nous inciter la tempête du 13 août, c’est la limitation urgente de nos émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions sont directement responsables du dérèglement climatique. Nos modes de vie doivent profondément évoluer en matière de mobilité, par la réduction drastique de l’usage individuel de la voiture, en matière d’habitat, par la rénovation thermique de nos logements et la lutte contre l’artificialisation des terres, en matière alimentaire, en privilégiant les produits issus de l’agriculture locale et biologique, en matière de consommation, en privilégiant les produits recyclables ou réutilisables et en gérant les déchets de façon rigoureuse, en matière énergétique en adoptant la sobriété et en privilégiant les énergies renouvelables. Ces évolutions sont urgentes car elles sont vitales ! Elles passent à la fois par la sensibilisation individuelle et par le volontarisme de l’action collective.