Marie Fauvet et Jean-Luc Delpeuch étaient au Sénat en fin de semaine dernière pour l'installation du comité politique de la candidature de Cluny et des sites clunisiens à l'inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco.
En 2017, le président nouvellement élu de la Fédération Européenne des Sites Clunisiens, Rémy Rebeyrotte, engageait son réseau des 200 sites clunisiens dans une mobilisation générale pour une candidature d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. En 2021, tous les sites d’Europe qui le souhaitaient étaient invités à se joindre, autour de Cluny, dans un travail de grande ampleur coordonné par une équipe d’experts internationale. En 2023, riche d’un travail technique qui permet d’établir que cette candidature a de grandes chances de succès, son comité politique est installé. Parce qu’il réunit les exécutifs d’une trentaine de collectivités publiques de 4 pays, c’est au Sénat, à Paris, que s’est déroulé vendredi dernier sa première séance avec pour objectif de fixer le cap des prochaines années, qui seront décisives.
Le cœur de la candidature d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial du réseau clunisien, c’est 111 sites de 8 pays d’Europe qui travaillent spécifiquement sur cette question depuis deux ans avec la Fédération Européenne. Leur mobilisation mêle sur le terrain travaux techniques, sensibilisation des acteurs concernés, événements de toutes natures, actions de communication. Tous les sites travaillent avec des comités locaux et territoriaux qui fournissent à l’équipe technique en charge de la rédaction du dossier les données nécessaires. La supervision est assurée par Enrique Saiz, qui anime en parallèle des comités centraux composés d’experts du Patrimoine mondial dans les différents domaines concernés :archéologie, histoire, urbanisme, socialisation.
La candidature, qui est promue et coordonnée par la Fédération Européenne, est complexe : elle est en série (c’est-à-dire qu’elle consiste à identifier des sites géographiquement éloignés les uns des autres) et transnationale (elle mêle des lieux aux coutumes, règlements et lois différents). Son atout n’est pas des moindres : elle illustre l’idée européenne.
La première grande étape est l’inscription sur les Listes indicatives nationales respectives des pays concernés. Chacun d’entre eux devra reconnaître officiellement les sites clunisiens de leurterritoire comme répondant à la Valeur Universelle
Exceptionnelle (VUE) proposée par la Fédération. Cette étape est prévue pour 2025. C’est alors qu’un délai de 18 à 24 mois de travail technique et diplomatique à l’échelle internationale sera mené pour une présentation du bien en série au Comité du Patrimoine mondial. Un pays déposera au nom de l’ensemble des autres concernés. Pour cette candidature clunisienne, ce pays pourrait être la France.
Soutiens de cette candidature hors norme identifiée comme prioritaire dans leur politique de valorisation patrimoniale, des collectivités publiques européennes apportent leur concours financier à la Fédération depuis parfois plusieurs années en Allemagne, en Espagne, en France et en Suisse, 3 Régions, 9 Départements et Province, 3 Communautés d’agglomération et de communes et une douzaine de municipalités sont ses partenaires. Chaque année, le nombre de territoires contributeurs augmente. Ce soutien constant a permis à la Fédération de réunir un budget de près d’un million d’euros pour la période 2022-2024.
Le Comité politique réunit l’ensemble de ces partenaires publiques. Le président Rémy Rebeyrotte les informera des prochaines étapes et leur proposera d’envisager la poursuite de leur engagement en fonctiondes orientations proposées par le ministère de la Culture jusqu’en 2025.
La mise en place de ce Comité politique est une étape importante de la candidature car il préfigure le futur comité de gestion du bien inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial. Il en renforce l’unité et la cohérence sur le plan politique à l’échelle internationale, puisque le succès d’une telle candidature repose sur un dossier technique maîtrisé et une gouvernance cohérente, forte et affirmée.
Plus d’infos sur la candidature de Cluny et des sites clunisiens européens à l’Unesco